dimanche 29 mars 2020

OISEAUX DU PARC NORD DES ULIS : LE MARTIN PECHEUR.

C'est en janvier 2018 que la présence d'un martin pêcheur sur les étangs du parc Nord des Ulis  a été pour la première fois repérée . Ensuite, au cours des années 2018 et 2019, plusieurs individus ont été assez souvent aperçus, notamment par Louis Ernest Pancrate, photographe patient et persévérant, au cours de ses longs affûts. Il a ainsi pu réaliser de nombreux clichés de ce superbe oiseau . Peu de gens en dehors de notre ami, sauf coup de chance, l'ont vu au parc, car il est très farouche et très rapide dans ses déplacements.


Martin pêcheur mâle.

                                                               EN SAVOIR PLUS:

                                                   Une petite fusée bleu métallique...

Le Martin-pêcheur d'Europe est un petit oiseau trapu au long bec noir en forme de poignard, remarquable par la beauté de son plumage mais bien souvent on ne voit qu'une petite fusée bleu métallique passer vivement au ras de l'eau. La gorge et la joue sont blanches. Le ventre est entièrement rouge orangé. 
Les plumes du martin pêcheur sont imperméabilisées, elles ne retiennent pas l'eau. Pas besoin de  se sécher!
Le mâle a un bec exclusivement noir alors que celui de la femelle est teinté de rouge. Son œil est sombre.
Les juvéniles sont plus ternes, avec un bec blanchâtre et des pattes noires.
L'adulte pèse entre 40 et 45g et vole a une vitesse avoisinant les 40km/h.
On entend souvent le cri perçant « Zii » qu'il émet en vol.

                                                   Un oiseau sédentaire et territorial.

Le martin pêcheur est sédentaire le plus souvent et défend son territoire contre ses congénères. Cela se traduit par des poursuites rapides au dessus de l'eau, qui peuvent aboutir à des prises de bec intenses!

Il est solitaire en hiver. Au printemps, il se met en quête d'une compagne. Ca peut être la même que l'année précédente. L'hiver venu, il la quittera et ils se retrouveront éventuellement au printemps suivant. Une fois séparés, mâle et femelle prennent chacun une partie du territoire précédemment commun.

Si l'hiver est trop rude et les étangs gelés, les martins pêcheurs migrent partiellement vers les côtes, mais reviennent toujours au printemps sur leur territoire.
Cela signifie que nous reverrons nos martins pêcheurs au parc Nord !

L'espèce, qui a perdu en effectifs, est protégée.


 On dirait bien que c'est une femelle (base du bec rougeâtre).

                                                         Le temps des nids.                               

Le nid est aménagé dans une cavité située au bout d'un tunnel de près de 50 cm que le mâle creuse pendant une semaine sur les berges sablonneuses de la rivière ou d'un étang. 

La nidification se fait entre mars et juillet. Plusieurs pontes, à même le sol, dans la chambre ménagée au fond de ce tunnel, peuvent se succéder dans cette période.
6 ou 7 œufs blancs sont pondus, que les deux adultes couvent à tour derôle pendant 3 semaines. Les petits naissent nus, sans plumes, et ont fort besoin des parents pour se réchauffer! Ils restent 4 à 5 semaines dans le nid, et ensuite ils se débrouillent vite seuls ! Si une 2e nichée est en route, le mâle seul  se charge de finir d'élever les petits de la nichée précédente. 

Les jeunes sont ensuite chassés du territoire des parents. Ils vont vivre leur vie parfois très loin de leur lieu de naissance...Ils sont nomades jusqu'au printemps suivant, puis ils cherchent à leur tour un territoire.


                                                           Le guetteur.


                                                       Quand Martin pêche...

Notre oiseau  se nourrit surtout de poissons de taille modeste (3 à 7 cm). Mais il ne dédaigne pas les insectes (libellules, coléoptères), les petits crustacés, les batraciens (grenouilles , têtards).

Pour pêcher, il raffole des branches surplombant la surface de l'eau. Il y guette, plonge comme l'éclair et remonte avec sa proie dans le bec. 
Pour attraper ses proies il peut aussi pratiquer un vol stationnaire bref au dessus de l'eau, avant de piquer sur sa proie.
Il frappe le poisson violemment contre la branche pour l'assommer, avant de l'avaler la tête la première (cela empêche les nageoires du poisson de bloquer son absorption)! Eventuellement, il envoie le poisson en l'air pour le rattraper dans la bonne position!

Lors de la nidification, un adulte peut pécher jusqu'à 70 poissons par jour pour nourrir ses petits
Après son repas, le martin pêcheur rejette ce qu'on appelle une "pelote de réjection", formé d'arêtes et d'écailles agglomérées qu'il n'a pu digérer.


Pêche réussie.

                                            ETONNANTS MARTINS PECHEURS !

 . La PARADE NUPTIALE  commence par un certain nombre de poursuites aériennes. Puis se déroule une sorte de rituel avec offrande: le mâle rejoint la femelle, s'aplatit devant elle les ailes pendantes , puis étire le cou pour lui proposer un petit poisson. Dès l'offrande avalée, les oiseaux s'accouplent! L' opération se reproduit plusieurs fois en une semaine. On dirait en quelque sorte qu'il la nourrit abondamment pour qu'elle ponde de bons oeufs!   

. DES OISILLONS TRES DISCIPLINES ! Le nourrissage des oisillons se déroule ainsi : les petits se disposent en étoile au fond du nid. Quand un parent arrive avec de la nourriture, seul l'oisillon qui se trouve en face de l'entrée du couloir réclame de la nourriture. Ensuite l'étoile tourne, un nouvel oisillon se trouve face à l'entrée, et lui seul recevra la nourriture qui arrivera et ainsi de suite… Chacun attend son tour sagement.
Et tenez-vous bien! En cas d'indiscipline d'un des petits, les autres se chargent de le rappeler à l'ordre par des coups de bec! Avec le temps, la discipline se relâche cependant.

. DES OISEAUX TRES PROPRES! Surtout pendant la nidification (car les fientes s'accumulent au fond du nid), les martins pêcheurs peuvent passer 2h par jour à leur toilette. Ils plongent dans l'eau à plusieurs reprises, et ensuite étirent leurs ailes, lissent leurs plumes et baillent.

Dans les branchages.

Texte et recherche documentaire: Louis Ernest Pancrate et JMS.
Photos: Louis Ernest Pancrate, prises au parc Nord des Ulis.
Groupe J'AIME LE PARC NORD.
.                                  

samedi 28 mars 2020

OISEAUX DU PARC NORD DES ULIS: LE HERON CENDRE.

                                        
Au parc nord des Ulis: le regard du héron… Photo JMS.


                                     UN OISEAU TRES PRESENT AU PARC NORD:

Nous avons pu de multiples fois observer des hérons au parc Nord des Ulis, riche en étangs poissonneux: ils y sont très présents du printemps à l'automne, mais brillent par leur absence en hiver.
Ce bel échassier, au parc Nord, est apparu presque toujours solitaire: on a entraperçu un couple une ou deux fois seulement. En revanche, il a pu y avoir à certains moments jusqu'à 3 à 4 hérons , mais chacun  à un endroit différent du parc.
 Il fut un temps où l'on pouvait distinguer un ou deux "hérons du parc", postés de longues semaines toujours au même endroit, sur les rives est ou ouest de la grande île, et des "visiteurs", qui se posaient un peu n'importe où, et changeaient de place en fonction des besoins de leur pêche ou de la menace  que constituait  pour eux  la présence humaine.
Certains individus, très occupés à leur quête de poisson, semblaient peu farouches, se laissant facilement approcher à quelques mètres .Cela a permis de belles observations.
A noter que  le parc Nord n'est pas un lieu de nidification du héron, nous n'y avons vu à ce jour aucun nid ni aucune naissance.
Au printemps, notre enthousiasme pour cet élégant oiseau s'est quelque peu modéré, quand nous avons découvert qu'il attrapait les poussins de foulques, poules d'eau, ou les canetons nouveaux-nés pour en faire sa pitance, au grand dam des pauvres parents qui tentaient désespérément, et hélas vainement, de l'en empêcher. Au printemps 2019, ce fut un véritable carnage dans la population de volatiles agressée!


Couple de hérons : il est rare qu'on aperçoive un couple dans nos parcs. Photo JMS, prise dans le parc de Morsang sur Orge.

                                                             EN SAVOIR PLUS:

                                                 Une silhouette très reconnaissable.

 Le Héron cendré , ainsi nommé à cause du plumage gris qui couvre son dos, est l'espèce de héron dominante  sur les étangs et lacs d' Europe. Sa silhouette effilée se repère aussi fréquemment dans les prés, où il cherche d'autres proies que les poissons! Ce volatile " au long bec, emmanché d'un long cou", cher à La Fontaine, a en effet la particularité de se tenir très droit au repos. 
Son plumage est donc gris , avec des parties noires . Il a des stries noires sur le cou, à l'avant. Il porte une crête de couleur noire qui descend sur sa nuque, et a le bec jaune. A la fin de l'hiver, apparaît le plumage nuptial: la huppe noire s'allonge, ainsi que les plumes présentes au bas du cou ou sur le dos. Le bec devient orangé, les pattes jaunissent. Il y a peu de différence entre les sexes, la femelle a des teintes moins vives que le mâle. Le juvénile a un plumage proche du plumage adulte non nuptial, mais plus terne. Le dessus du bec et les pattes sont sombres.


Héron en février: le plumage nuptial est ici esquissé (huppe encore courte, début de pousse des plumes du cou, bec encore jaune). Photo: Anita Laurent.

Ici le plumage nuptial est spectaculairement développé (longues plumes au cou et sur le dos, bec orangé).Photo: JMS.

La silhouette effilée du héron (sans doute un jeune). Photo: JMS

                                                Un  prédateur efficace et impitoyable.

 Le Héron  se nourrit principalement, on le sait,  de poissons, et de batraciens. 
Il marche lentement dans les eaux peu profondes près des berges le bec pointé vers le bas, prêt à attraper sa proie. A l'affût d'une proie, il peut aussi  rester de longues minutes sur la berge d'un étang sans bouger, avant de jeter brusquement son bec en avant.
Lorsqu'il attrape un gros poisson il se sert de son bec puissant pour le transpercer et le secouer dans tous les sens, pour ensuite l' avaler en entier la tête la première ... de façon à ce que les nageoires du poisson n'entravent pas l'absorption de la proie. Malin!
Mais il se nourrit également de mulots, de campagnols, de rats qu'il trouve notamment dans les prairies.
Enfin, nous l'avons dit , il cède au printemps à la facilité en s'attaquant aux nouveaux nés de nombreux oiseaux des étangs ! 


Héron guettant sa proie au petit étang.Photo:JMS.


                                             Héron attrapant un poisson… Photo: JMS.


Héron dévorant un oisillon. Photo JMS.

                                                  Quand le héron vit en collectivité.

. En fait, nous ne connaissons pas cela au parc Nord, mais le héron vit très souvent en grandes colonies, comme on peut le constater par exemple aux étangs de Saclay, où des dizaines de ce volatiles couvrent le même arbre.
Au moment de la reproduction, ils nichent dans des héronnières, qui réunissent des dizaines de nids dans les branchages des arbres, dans des zones humides au bord des lacs et étangs. Là les nids voisinent parfois avec ceux des cormorans notamment.
Les liens du couple alors formé  ne tiendront que le temps d'une nidification.


Colonie de hérons aux étangs de Saclay. Photo: JMS.

. Les hérons cendrés se reproduisent de Février à Juillet.
 Leur nid est fait de branchettes et de brindilles avec un fond garni de végétaux fins, il est  assez large et plat , relativement petit par rapport à la taille de l'oiseau. Un nid peut servir plusieurs fois.
La femelle pond entre 3 et 4 œufs de couleur claire. Les œufs vont être couvés alternativement par les deux parents durant 25 à 28 jours.
Les bébés hérons quelques jours après leur naissance on un aspect assez comique avec leur duvet dressé sur la tête en forme de houppette. 
Ils prennent leur envol  une cinquantaine de jours plus tard et quittent le territoire des parents vers 8 à 9 semaines.


Héron séchant ses ailes. Parc nord. Photo: JMS. Eh oui, il n'y a pas que les cormorans !

                                                   Avez-vous déjà vu voler un héron?

Le héron cendré replie le cou en vol de façon à équilibrer le poids du corps, les pattes sont tendues vers l'arrière, ses ailes longues et larges apparaissent un peu voutées. 
Le vol est ample, lourd et puissant.
Les hérons dans nos régions, même s'ils se déplacent d'un site à l'autre, ne sont pas migrateurs, contrairement à certains groupes vivant dans des pays situés au nord. Ils sont alors capables de voler sur de grandes distances.


L'envol du héron. Photo: JMS.


Pattes tendues vers l'arrière, la grâce d'une ballerine! Photo: JMS

Héron en vol. Photo: JMS.

Héron en vol dans les couleurs du soleil couchant aux étangs de Saclay. Photo: JMS.

Texte et recherches documentaires: Anita Laurent et JMS.
Photos: JMS et Anita Laurent.
Groupe J'AIME LE PARC NORD.

mardi 24 mars 2020

OISEAUX DU PARC NORD: LE PIC EPEICHE.

On a la chance au parc Nord des Ulis d'apercevoir assez souvent ce bel oiseau coloré en train de monter et descendre à reculons sur un tronc (mais oui!). Les bois sont son milieu naturel: il est souvent présent donc dans le bois qui borde le parc, mais il s'aventure aussi dans le parc même. Il se signale également par son tambourinage caractéristique sur les troncs, qui résonne fort au printemps ! Au printemps 2017, nous avons eu de plus la chance , grâce au signalement d'un jogger, de repérer un nid, ménagé  dans un trou creusé dans un tronc, et nous avons pu observer et photographier des scènes précieuses !

Pic épeiche femelle sur un tronc. Photo: LE Pancrate.

                                              EN SAVOIR PLUS:
                                         
                                            Un oiseau sédentaire et solitaire:
. Les deux sexes se différencient peu : tous deux ont une livrée noire et blanche et un ventre rouge. Mais le mâle a une calotte rouge à l'arrière de la tête, celle de la femelle est noire. Les juvéniles ont aussi une calotte rouge.
. Le pic épeiche est généralement sédentaire, il bouge peu de son aire de vie.
. Il est également solitaire la plus grande partie de l'année.
. C'est une espèce protégée.


Pic épeiche mâle (calotte rouge).

                                                Des parents bien organisés ! 
. Au printemps, il recherche une partenaire par ses chants et un tambourinage sur les arbres.                                          
. La période de nidification s'étend d'avril à juillet. Le nid est creusé dans un tronc ou une grosse branche. 5 à 7 œufs sont pondus, une fois par an. L'incubation dure 10 à 12 jours. La femelle couve dans la journée et le mâle la nuit: belle répartition des tâches! Les petits sont nourris par les deux parents 20 à 23 jours.
Après cela, la famille se scinde en deux, chaque adulte prenant en charge une partie de la nichée! Ils font en somme la garde partagée !
. A noter: le pic épeiche peut aussi accaparer un nid occupé par d'autres oiseaux cavernicoles (vivant dans des cavités).
En revanche, il ne refait jamais son nid dans le même trou. Et bien d'autres oiseaux profitent des cavités creusées par les pics pour y établir à leur tour leur nid l'année suivante!
. En revanche, il loge dans une cavité toute l'année.
. La durée de vie d'un pic épeiche est de 11 ans.

Scéne de nourrissage au parc Nord. Photo: LE Pancrate.

                                  Des techniques bien au point pour se nourrir !

 .A la différence du pic vert, le pic épeiche trouve sa nourriture exclusivement dans les arbres, et notamment en creusant les troncs pour y dénicher insectes, larves, chenilles, araignées... Il s'en prend aussi volontiers aux fourmilières. 
A noter: il repère ses proies à l'ouïe en martelant le bois : s'il est creusé par des cavités créées par des insectes, le son est différent: notre pic  passe alors à l'action!
Quand il évolue sur un tronc, il se sert de sa queue comme point d'appui.

.En période de reproduction, il s'en prend aussi aux œufs et aux poussins d'autres oiseaux tels que les mésanges! Il est capable par exemple d'agrandir avec son bec puissant l'ouverture d'un nichoir pour parvenir à ses fins! 

.A la mauvaise saison , il est principalement granivore: il apprécie les graines de conifères, les noix, les noisettes notamment, éventuellement les cerises. Il boit aussi la sève des arbres grâce à son bec particulièrement puissant !
A noter: pour casser une noisette, il utilise la technique suivante: il la coince dans une fente d'écorce et tape du bec dessus jusqu'à ce qu'elle éclate!
                                                     
                                    UN AS DU TAMBOURINAGE !
 Le pic épeiche se livre, au début du printemps, au tambourinage des troncs. Le but est d'attirer les femelles, mais aussi d'affirmer son territoire! Il peut donner jusqu'à 20 coups de bec par seconde, à une vitesse de 25 km/h, et jusqu'à 600 fois par jour! Ceci grâce à un crâne particulièrement adapté, muni d'amortisseurs! On entend le tambourinage jusqu'à 800 m!

Jeune pic épeiche au nid, avec sa calotte rouge. Photo: LE Pancrate.

Textes: LE Pancrate et JMS.
Photos: LE Pancrate.
Photo n°2: JMS.
Groupe J'AIME LE PARC NORD.

lundi 23 mars 2020

OISEAUX DU PARC NORD: L'ETOURNEAU SANSONNET.


L'étourneau sansonnet vit le plus souvent en bandes, qui se déplacent  d'une brusque volée et investissent ainsi spectaculairement un arbre ou un pré. On aperçoit souvent des groupes de sansonnets sur les prairies du parc Nord, où ils cherchent leur nourriture, et aussi sur le gazon des terrains de sport! Cet oiseau a un peu l'allure d'un merle, mais est de plus petite taille.

Etourneau sansonnet mâle en plumage nuptial (base du bec bleutée).

                                                                PLUMAGES VARIES:
Lorqu'on regarde un groupe d'étourneaux, les physionomies ne sont pas les mêmes.Comment cela s'explique-t-il?
Le plumage adulte varie selon le moment de l'année: en période nuptiale, il est d'un beau noir  lustré avec des  reflets verts et violets. Dès la fin de l'été, commence la période dite internuptiale: le plumage est noir et moucheté. Le bec est jaune en période nuptiale, avec une base bleutée chez le mâle. Chez la femelle il est tout jaune. Il devient noir en période internuptiale (automne, hiver).
Le juvénile est brun clair et son bec est noirâtre. Passé le premier hiver, sa tête est beige est son corps devient noir moucheté.

Etourneau en plumage nuptial : on voit bien ici les reflets violets et verts.

QUE MANGENT-ILS?
On les aperçoit souvent dans les prairies: ils se nourrissent en effet au sol de larves, araignées, insectes divers, et apprécient les escargots! Mais ils aiment aussi les baies et les fruits, particulièrement les cerises ou le raisin. Et là ils posent des problèmes aux récoltes. Le passage de milliers d'étourneaux dans un verger ou un vignoble peut être dévastateur !

Mâle en plumage internuptial (bec noir) à la recherche de baies...

Une autre proie… Photo: Dan.

LE TEMPS DES NIDS:
Les étourneaux sont monogames, mais parfois polygames. Lors des parades amoureuses, ils arborent leur gorge violette. Pour établir leur nid, il leur faut une cavité: ca peut être un trou dans un  vieux mur, un trou de pic abandonné dans un arbre, une toiture délabrée. Les nichoirs leur conviennent.
3 à 6 œufs bleus sont pondus, l'incubation dure 15 jours, les deux parents nourrissent les petits, qui quittent le nid au bout de 3 semaines. Pendant cette période, les parents chassent les intrus qui se présentent, adoptant un comportement territorial. Mais après la naissance des petits, les étourneaux se regroupent de nouveau. 
Etonnant: une femelle peut prélever un œuf dans un nid étranger et le remplacer par un des siens!

Juvénile ayant atteint le premier hiver.

LA VIE EN GROUPE, moyen de se protéger:
L'espérance de vie des étourneaux est de 15 ans… s'ils ont échappé à leurs prédateurs, tels que les éperviers. Le fait d'être en groupe est une protection: si l'épervier attaque, ils resserrent les rangs et "forment la boule" pour le contrer. Les groupes peuvent compter plusieurs milliers d'oiseaux, qui dans l'air constituent des nuages qui se forment et se déforment, un spectacle à voir! 
S'ils sont appréciés parce qu'ils dévorent les insectes, leur grand nombre provoque des nuisances, le bruit d'abord, et l'excès de fiente. C'est surtout une calamité pour les récoltes et un vrai danger pour l'aviation!

Groupe d'étourneaux dans un arbre du parc Nord.

DES DONS D'IMITATEURS:
Eh oui! Ils ont de vrais dons d'imitateurs! Un étourneau peut imiter le chant d'autres oiseaux, tels que le loriot, la buse, la foulque , ou tel ou tel passereau! Mieux encore, il est capable de reproduire un bruit de porte ou une alarme de voiture!

L'étourneau est un étonnant imitateur ...

Textes :  JMS.
Photos :  JMS et une photo de DAN.

Groupe J'AIME LE PARC NORD.

vendredi 20 mars 2020

OISEAUX DU PARC NORD: LA PIE BAVARDE.

Une assez importante colonie de "pies bavardes " (dénomination officielle) vit toute l'année  au parc Nord des Ulis, où nous avons donc pu les observer. Les pies font partie de notre univers quotidien.
Si tout le monde connaît ces oiseaux, qui vivent à proximité de l'homme, en savoir plus sur eux  permet cependant  de découvrir des aspects inattendus les concernant.


                                               Un oiseau à la fois grégaire et sédentaire.

 On aperçoit souvent un bon nombre de ces beaux corvidés au plumage noir et blanc cherchant leur pitance  sur la grande prairie située au sud du grand étang. Je les ai vues souvent se réunir aussi sur les arbres situés à l'ouest de cette prairie, au point que j'appelais cet endroit "le coin des pies". Elles y avaient des nids.
On les entend aussi jacasser, ces bavardes, dans les branchages élevés un peu partout dans le parc.
Ce sont donc des oiseaux  à la fois grégaires (elles vivent en groupe) et sédentaires: elles  quittent peu leur aire de vie. Si elles vivent à proximité de l'homme, elles sont néanmoins très méfiantes à son égard, si vous vous approchez un peu trop, ou si vous faites un geste un peu brusque, elles ont vite fait de s'éloigner!
 Elles n'ont pas vraiment une très bonne image au parc, car elles vont piller les poubelles, sont capables de percer les sacs de détritus, et répandent ceux-ci au sol, ce qui dégrade l'environnement.

Pies dans la grande prairie, au printemps.

                                                              EN SAVOIR PLUS:

. Leur durée de vie est de 15 ans. On en a vu certaines vivre cependant plus de 20 ans.
. Que mangent-elles? Des limaces, des insectes, des fruits, des graines, mais hélas aussi des oeufs de passereaux (elles pillent donc les nids) et des poussins d'autres oiseaux ! Elles ne dédaignent pas les petits rongeurs, cherchent à se nourrir dans les détritus, et s'intéressent aussi aux charognes !
. En période nuptiale, les pies quittent le groupe, et deviennent territoriales: il leur faut un territoire, qu'elles défendent. Il paraît que si une pie adulte ne trouve pas de territoire, elle ne se reproduira pas.
. Le nid est le plus souvent construit dans un arbre, en hauteur. De loin il ressemble à une boule de gui.
.La femelle pond 3 à 10 oeufs une fois par an, qu'elle couve 3 semaines. Les petits restent au nid 4 semaines et sont nourris par les deux parents. Il peut y avoir une ponte de remplacement en cas d'incident.

Une pie peut vivre 15 ans.

                                                   Une intelligence exceptionnelle

 . Les pies sont particulièrement intelligentes: elles ont un cerveau proportionnellement plus développé que d'autres oiseaux. Elles ont de la mémoire et une grande capacité d'adaptation. Lorsqu'elle est placée devant un miroir (test connu) , la pie se rend compte que ce qu'elle y voit est son propre reflet, ce qui dénote une conscience de soi , signe d'intelligence.

. On a déjà vu des pies organiser des funérailles, en apportant des herbes près d'un cadavre !


                                    La pie est un symbole de chance et de fortune en Chine.

Textes et photos (prises au parc Nord) : JMS.
Groupe J'AIME LE PARC NORD.