mardi 14 avril 2020

PASSEREAUX MIGRATEURS DE PASSAGE AU PARC NORD: POUILLOTS, GOBEMOUCHES, GRIVES, LINOTTES MELODIEUSES.

 Nous ne les voyons  au parc qu'au printemps ou en été , la plupart du temps en groupes plus ou moins importants selon l'espèce: ce sont les passereaux migrateurs, qui opérent un  passage au parc de durée variée. Ils migrent vers le sud en automne, et pour certains en Afrique.

                                                     LE POUILLOT VELOCE.

Ce n'est qu'en juillet 2019  que nous avons repéré la présence de pouillots véloces au parc Nord. Et pendant un certain temps, nous avons pu photographier cet oiseau de nombreuses fois. Il pouvait être seul ou en petits groupes. Il migre en septembre dans le bassin méditerranéen. Nous avons pu constater sa présence fréquente au printemps par ailleurs dans la région du Hurepoix.

Pouillot véloce au parc Nord. Gris verdâtre sur le dessus, il a les pattes sombres et un sourcil pâle peu apparent. En vieillissant, le plumage brunit.
Mâle et femelle sont semblables, la femelle peut-être un peu plus petite. Le juvénile est plus brun sur le dessus. Photo:JMS.

Originalité: c'est un insectivore (bien qu'il ne dédaigne pas les fruits). Il peut absorber un tiers de son poids en insectes par jour.  A la veille de la migration, il se nourrit continuellement pour faire des réserves de graisse.

LE POUILLOT FITIS.

En juillet 2019 encore , notre ami Louis Ernest Pancrate a pu photographier une autre variété de  pouillot: le pouillot fitis. 

Il se distingue du pouillot véloce par son sourcil blanc plus net, sa gorge et son ventre plus blancs, ses pattes plus pâles, et ses ailes plus longues… Autant dire des différences ténues! Mêmes caractéristiques par ailleurs que le pouillot véloce...Photo: L.E. Pancrate.

LE GOBEMOUCHE NOIR.

A la fin du mois d'août 2019, nous avons eu au parc Nord un fort passage de gobemouches noirs : une première ! Les ornithologues ont remarqué un pic inhabituel de passage de ces migrateurs en cette fin d'été 2019, et nous n'avons pas manqué le coche! Ces visiteurs d'été migrent en Afrique en automne.

Le gobemouche mâle en période nuptiale est noir et blanc, mais la femelle a le dos et la tête marron clair. Il s'agit donc ici plutôt d'une femelle. Son beau ventre blanc est un repère pour identifier cette espèce. Photo: JMS

Cette autre vue permet d'apercevoir le dessin alaire caractéristique. Il s'agit vraisemblablement encore ici d'une femelle. Photo: JMS.

Mâle en plumage nuptial.
Il a le dos noir, deux taches blanches sur le front, et une zone blanche sur les ailes plus grande que chez la femelle. Photo internet.

Originalités: comme tous les oiseaux à bec fin, c'est principalement un insectivore. Il ne s'intéresse pas seulement aux mouches, mais aussi aux chenilles, coléoptères araignées...Et de préférence aux insectes posés, plutôt qu'en vol. A la fin de l'été, il ne dédaigne pas les petits fruits (baies etc). Autre originalité: il est polygame! Il peut séduire plusieurs femelles, et les attirer chacune dans un trou d'arbre différent pour qu'elles y pondent et couvent ! Ensuite, il nourrit une des femelles au nid, mais laisse tomber les autres qui doivent se débrouiller seules !

LE GOBEMOUCHE GRIS.

Nous avons pu le photographier au parc également fin août 2019. Apparemment la vague migratoire de cette époque réunissait les deux espèces de gobemouches. Il arrive en Europe en mai, et migre en automne au sud du Sahara.

Le gobemouche gris a le ventre blanc, le plumage du dos grisâtre, et il se reconnaît bien notamment aux stries sur sa tête. Photo: JMS.

Originalités: c'est un chasseur infatigable d'insectes, et contrairement au gobemouche noir, il attrape très souvent les insectes EN VOL . Il les cherche aussi sur les arbres ou à terre. A la fin de l'été , il peut manger des baies. Contrairement encore au gobemouche noir, il est monogame. Les deux parents s'occupent bien de leur nichée. Il est en déclin en Europe, à cause des pesticides notamment.


LA GRIVE MUSICIENNE.

Chaque année, à la fin du mois de janvier ou en février, des volées de grives de passage se posent sur les hauts arbres du parc Nord. La grive musicienne est un peu plus petite qu'un merle. Elle est ainsi nommée à cause de son chant mélodieux. Elle est parfois sédentaire, mais elle migre aussi vers les pays méditerranéens pour y hiverner.

Nous avons surpris cette petite grive au sol. Mâle et femelle se ressemblent. Photo: JMS.

Originalités: la grive musicienne niche dans les arbres, en particulier les conifères, mais se nourrit au sol d'insectes, de crustacés, ou de mollusques. En automne, elle apprécie les baies. Sa spécialité est d'extraire de leur coquille les petits escargots, les débris de coquille sont des indices de son passage. Elle vole longuement  en groupe, de nuit, assez haut dans le ciel lors des migrations. C'est , avec le merle et le rouge gorge, un des passereaux qui chantent le plus tôt le matin et le plus tard le soir! Elle est malheureusement trop chassée !

LA GRIVE MAUVIS.

Des groupes importants de grives mauvis passent au parc à peu près aux mêmes dates que les musiciennes. Les grives mauvis sont des oiseaux d'Europe du nord, elles migrent vers le sud en grands groupes.

Elle se distingue de la grive mélodieuse par un sourcil clair caractéristique, et des flancs roux (non perceptibles ci-dessus). Femelle et mâle sont identiques. Photo: JMS.

Ma présence les a effrayées, elles ont gagné les hautes branches. On distingue ici les taches rousses sur les flancs. Photo: JMS.

Caractéristiques: elles sont bien plus grégaires que les musiciennes. Elles affectionnent les forêts de conifères, de bouleaux ou les saules. Elles nichent dans les arbres, mais aussi au sol dans la toundra. Elles se nourrissent aussi au sol, et ont le même régime alimentaire que les musiciennes. 

LA LINOTTE MELODIEUSE.

En mai 2019, la linotte mélodieuse était très présente sur le sol français, et on n'a pas manqué de la repérer aussi au parc Nord pour la première fois. On la trouve aussi dans les champs du Hurepoix. Elle peut être sédentaire dans les zones tempérées, mais elle fuit la neige. Sinon elle migre en grands groupes depuis les pays nordiques jusqu' en Afrique du nord. Elle revient en Europe en avril-mai, et repart en octobre. 

Le mâle en période nuptiale arbore un front et une poitrine rouge. Photo de L.E.Pancrate, réalisée au parc Nord.

La femelle a un plumage plus terne.
Photo: JMS réalisée dans un champ près de Gometz la Ville.

Quelques caractéristiques: la linotte est essentiellement granivore, comme tous les passereaux à bec court et conique. Mais elle consomme aussi des insectes en été. Elle se nourrit au sol, notamment dans les champs, des graines qu'elle trouve. Elle est friande de "linettes", graines du lin, d'où son nom. Elle affectionne aussi les champs de colza après la moisson. Autre particularité: elle construit son nid non loin du sol, et le dissimule tellement mal qu'elle fait le jeu des prédateurs: d'où l'expression "tête de linotte". De ce fait, les pontes de remplacement sont fréquentes,  jusqu'en juillet.

Textes: JMS.
Photos: JMS et L.E.Pancrate.
Groupe J'AIME LE PARC NORD.
Une photo internet.



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