Quels ont été les faits les plus marquants en 2024 au parc, concernant la vie animale?
I- LES FAITS INSOLITES DE L'ANNEE:
* AVRIL: HECATOMBE DANS LES COUVEES DE CANETON.
* Premier phénomène insolite en avril : des couvées de canetons pléthoriques !
.Ainsi le 14 avril, on a pu constater la présence d'une première couvée de 13 canetons, puis le 16 avril 2 nouvelles couvées de 15, et une autre couvée de 14 notamment. De tels effectifs pour des couvées de canetons, c'est plutôt rare ! Les couvées jusqu'ici n'avaient pas dépassé 11 individus.
* Second phénomène inédit à ce point: une hécatombe de ces couvées de canetons , qui disparaissent en 3 jours !
Entre le 19 et le 24 avril se produit un carnage parmi les couvées de canetons . Dès le 20 avril, on ne voit plus que des couvées de 4 ou de 3, puis 2. Telle couvée de 15 comportant un caneton noir ne compte plus que 4 petits par exemple. Début mai, il ne reste plus qu'une couvée de 3; on ne la reverra pas.
Le coupable: le HERON? Dès le 19 avril, un héron était présent sur la plage, un rat dans le bec. Car les hérons ne mangent pas que du poisson, ils s'attaquent dans la campagne par exemple aux petits mammifères. Un 2e héron était présent le 20 avril. Plusieurs personnes, dont moi-même, ont vu un des hérons emporter un caneton. On peut penser qu'au printemps, les hérons ont un besoin impératif de nourrir leurs petits. Les canetons, dispersés un peu partout, parfois loin de leur mère, sont des proies faciles , bien plus rapides à saisir que les poissons. Mais d'autres prédateurs, comme les corneilles, ou peut-être certains poissons, ont pu jouer leur partition.
Le phénomène se reproduit en mai : l'unique couvée de 6 canetons à ce moment perd successivement tous ses membres!.
Heureusement pour le renouvellement du cheptel de colverts, il n'en est pas de même en juin! Les 6 nouvelles couvées de ce mois, comportant un nombre plus normal de canetons (6 à 10), survivront toutes ! Un ou deux hérons passent au parc à cette époque, et ils ne s'intéressent visiblement qu'aux poissons!
* L'ANNEE DES CORMORANS !
EN AUTOMNE, UN NOMBRE INEDIT DE CORMORANS A ENVAHI LE PARC!
D'ordinaire , on constate en automne la présence de quelques cormorans, moins d'un dizaine le plus souvent.
44 CORMORANS LE 30 OCTOBRE!
Cet automne, les étangs ont été envahis par un nombre inaccoutumé de ces oiseaux, parmi lesquels de nombreux juvéniles reconnaissables à leur plastron blanc. En septembre, ils étaient entre 5 et 8 selon les jours ; en octobre, on a atteint la quinzaine, puis la vingtaine d'individus , et enfin la trentaine et plus en fin de mois : un pic de 44 individus présents a été atteint le 30 octobre! L'effectif a oscillé ensuite entre 20 et 30 individus encore dans la première quinzaine de novembre, avant de fléchir nettement ensuite (9 individus le 17 novembre) et on est revenu à des chiffres modestes , entre 0 et 5 individus selon les jours fin novembre et courant décembre.
Au début on les trouvait surtout sur leurs perchoirs habituels à la pointe de l'îlot situé dans la partie est de l'étang ; puis, au fur et à mesure qu'ils affluaient ,ils ont été nombreux à l'ouest du parc sur la rive est de la grande île ou sur les arbres dominant cette rive (le 30 octobre on en comptait 16 à ce seul endroit), et surtout dans le bras ouest de l'étang , haut ou bas perchés.
Cet afflux était-il lié aux inondations de la vallée de Chevreuse qui auraient gêné les cormorans dans leurs habitudes, d'où leur venue sur le plateau? Etait-il lié à des naissances dans la région particulièrement nombreuses (on ne sait pas d'ailleurs sur quels sites ils nidifient avant de venir au parc) ? Ce ne sont que des hypothèses.
D'IMPORTANTS BANCS DE POISSONS ROUGES DANS L'ETANG !
Un premier afflux de poissons rouges a été remarqué le 5 octobre à l'extrémité nord du bras ouest de l'étang. Il faut dire qu'il a fait l'affaire des cormorans, présents en nombre, mais aussi des hérons qui sont venus aussi se servir!
Un second afflux s'est produit le 24 octobre ,cette fois au sud du bras ouest, dans le cloaque souvent malodorant où aboutissent les eaux de ruissellement venues de la ville. On ne sait pourquoi, au lieu de tenter d'aller plus loin, les poissons se sont maintenus à cet endroit, et 3 jours plus tard la plupart avaient le ventre en l'air et ont pourri tranquillement sur place . L'endroit est certainement très pollué, d'où le sort subi par ces poissons.
Comment ont-il pu arriver là? Cela reste un mystère ! Quelqu'un qui aurait vidé des aquariums dans l'étang? Il devait y avoir bcp d'aquariums? Des poissons échappés d'un élevage et qui seraient arrivés là via les égouts de la ville? Nous n'avons pas la réponse.
* Décembre: UN CYGNE AU PARC NORD!
Vendredi 13 décembre, les promeneurs purent constater la présence (rare ! Il n'y avait eu qu'un précédent en décembre 2022 - 2 cygnes, 1 adulte et 1 juvénile étaient restés quelques jours) d'un cygne blanc adulte solitaire.
II- BERNACHES : LES SURPRISES DE L'ANNEE !
1) LES SURPRISES DU RETOUR DES BERNACHES (de FIN DECEMBRE à à AVRIL) :
3) LES SURPRISES D'APRES LES NAISSANCES ( Fin avril - 28 juillet) :
. 6e surprise : le nombre considérable d' oies accompagnatrices en 2024 !
Chaque année, dans les 15 jours qui suivent les naissances de nouveaux oisons, d'autres bernaches arrivent sur le site, et vont y demeurer jusqu'au départ des familles fin juillet, un peu comme si elles accompagnaient les familles .
En 2023, le nombre d'oies accompagnatrices se limitait à 12 , le groupe familial comportant 15 membres. Les deux groupes soit restaient ensemble, soit se séparaient.
En 2024, un grand nombre d'oies accompagnatrices se sont ajoutées aux oies non parties (autres que les familles), si bien qu'on a abouti à un groupe d'accompagnatrices comportant jusqu'à 38 membres le 13 juillet !! Jamais un aussi grand nombre de bernaches n'est resté si longtemps au parc, de mai à fin juillet.
17 juin : 37 bernaches "accompagnatrices" à la plage (présentes de mai à fin juillet)
Mais peut-être à cause du nombre, le groupe familial et le groupe des accompagnatrices SONT RESTES SEPARES, le groupe familial étant par exemple au bassin rond à l'ouest du parc, tandis que les accompagnatrices étaient à la plage à l'est!
A noter, un départ progressif des oies accompagnatrices, et qui s'est produit curieusement AVANT le départ du groupe familial lui-même !
. 7 e surprise :un départ des 2 familles plus compliqué en raison du décalage d'âge entre les couvées: aussitôt après la 2e série de naissances ( vers le 12 mai), les deux familles se sont regroupees et elles resteront ensemble jusqu' à l'approche de leur départ fin juillet. En principe, les familles partent toujours ensemble. Mais le décalage d'âge entre les oisons 1 et 2 allait-il poser problème pour le départ? La famille n°1 attendrait-elle la famille N°2?
4) QUELLE PRESENCE DES BERNACHES D'AOUT A DECEMBRE?
En août, la présence de bernaches est le plus souvent rare et brève; en automne, on assiste de temps à autre au passage de groupes de bernaches plus ou moins grands, parfois très grands. Nous avons pu vérifier, grâce à la présence presque chaque fois de deux oies à tête blanche dans le groupe, qu'il s'agit en fait du même groupe d'oies de base, qui se déplace dans la région, et donc revient de temps en temps au parc, pour peu de temps chaque fois (24 à 48h), agrégeant un nombre variable d'individus.
Ainsi le groupe de passage comptait 34 oies le15 octobre, 26 le 23/10, 63 le 25/10, à nouveau 30 le 4/11, 86 le 12/11, 77 le 14/11 et 116 le 15/11, d'autres oies s'étant ajoutées depuis la veille !
Une nombre impressionnant parfois, mais une présence éphémère à cette saison.
III -AUTRES NAISSANCES AU PARC: LES FAITS MARQUANTS.
* FOULQUES MACROULES : LE REGAIN !
Alors que la saison 2023 avait été catastrophique pour cette espèce (aucune naissance!), un certain regain se produit en 2024: en effet, on a pu dénombrer 7 couvées - 2 en mai, 1 en juin, 4 en juillet. Soit environ 24 naissances, mais les poussins ne survivent pas forcément tous. La plupart des couvées ne comptent que 1 à 4 poussins.
Une exception: une couvée de 8 poussins (partie est de l'étang, en face de la plage), le 9 mai, qui ont tous survécu - dans un contexte de forte mortalité des canetons! Une vraie couvée miracle!
Nous avons pu suivre aussi une couvée de 4 née le 12 juillet dans le bras ouest, tous ont survécu.
* GALLINULES ou POULES D'EAU: une VINGTAINE de naissances.
Cette espèce est craintive, les nids sont bien cachés, et les individus se dissimulent vite à notre approche, d'où une certaine difficulté à les dénombrer. Nous avons pu repérer au moins 8 couvées, 3 en avril, 3 en mai, 2 en juillet. Souvent elles ne comptent qu'1 ou 2 poussins; en avril, nous avons remarqué une couvée de 6, mais par la suite nous n'avons pas revu les poussins ; en mai, une couvée de 5 était dans le bras ouest, 4 au moins ont survécu.
* GREBES CASTAGNEUX: au moins 21 nouveaux nés.
Pas toujours faciles à repérer non plus cette année, les couvées de grèbes castagneux, les nids étaient cachés ou à distance. Nous avons pu dénombrer au moins 21 nouveaux nés. Il y a eu 2 couvées en mai, 3 en juillet, 2 en août. Les couvées comptaient entre 1 et 5 petits, le plus souvent 2 à 4. Là aussi il y a de la déperdition. Ainsi la couvée de 5 du 2 mai a perdu 2 membres, 3 ont survécu et nous les avons vu grandir.
IV LES AUTRES VISITEURS DE L'ANNEE:
* L'année des 3 hérons:
Des hérons ont été présents au début de l'année, et malheureusement pour les canetons, jusqu'en avril, puis ils se sont fait rares. Ce n'est qu'à partir de l'automne que leur présence est devenue constante.
Et l'on s'est aperçus que 3 hérons fréquentaient nos berges : 2 hérons adultes, magnifiquement plumés - donc pourvus de leur plumage nuptial , se tenant presque toujours dans le bras ouest de l'étang. 1 héron juvénile, plus instable, présent selon les moments dans le bras ouest, ou à d'autres endroits, notamment au petit étang.
Héron juvénile.
* Les canards souchets là en automne :
Ces photos ont paru dans un premier temps dans le groupe facebook "J'AIME LE PARC NORD DES ULIS".