dimanche 21 février 2021

Une visite guidée du parc nord des Ulis à la découverte de sa faune aviaire.

Depuis quelque temps, je propose à de petits groupes d'amis, dûment masqués (covid oblige) des visites guidées du parc Nord des Ulis à la découverte de sa faune aviaire plutôt riche. Ce dimanche 21 février, le soleil brille, le printemps semble avoir pris de l'avance, les oiseaux sont nombreux dans le parc...                       

                                                   PREMIERES OBSERVATIONS ...

Le parc est un lieu d'hivernage pour les mouettes, et elles sont nombreuses à ponctuer l'étang de taches blanches en ce jour. En revanche, les canards souchets , autres hivernants, ont tout à coup disparu de l'étang. Ils ont donc terminé leur stage d'hiver au parc et sont remontés vraisemblablement vers leurs futurs lieux de reproduction.

Les canards souchets ont quitté le parc ! (Ici un mâle).

Mes  amis ont appris ce jour à distinguer la FOULQUE MACROULE,  noire à dessus de bec et bec blanc, de la GALLINULE ou POULE D'EAU (le dessus de bec et le bec sont rouges, avec un bout jaune), plus petite et plus fine, plus farouche aussi.

Foulque macroule nourrissant  ses petits (printemps 2020).

Gallinule (ou poule d'eau) et son petit (printemps 2020).

Plusieurs OIES BERNACHES DU CANADA étaient présentes. J' ai raconté aux amis la saga des oies bernaches du parc, qui est un lieu de reproduction pour 3 couples, un depuis 2015, les deux autres depuis 2018. Depuis une quinzaine de jours, six oies sont présentes au parc, un couple, une oie seule, et un groupe de 3. On ne sait pas encore s'il s'agit des oies venues se reproduire au printemps, et reparties quand les petits ont pu voler dans la 2e quinzaine de juillet. 0n le saura quand trois couples différents auront regagné leur territoire dans le parc, toujours le même. Normalement les oies de l'an dernier étaient 8, une famille avec 2 petits, et deux couples. Cela ne correspond pas.

   Bernaches et leurs petits en mai.

                                                             DU RIFIFI SUR L'ETANG !

Mais nous avons assisté à une vraie bataille navale fort bruyante entre 5 oies : cela pourrait être le signe qu'elles commencent à établir leur territoire. Mais cela voudrait dire aussi que toutes les oies de l'an dernier ne sont pas au rendez-vous cette fois, puisqu'elles étaient 8 en juillet (plus quelques accompagnatrices). Autre hypothèse: à l'approche de la période de couvaison, les petits de l'année précédente, revenus avec leurs parents, quittent définitivement le parc et vont vivre leur vie ailleurs. Mais quelquefois ils s'attardent, et les parents les poussent à partir. Nous avons constaté qu'une des oies était chassée par les couples.

Nous avons pu voir aussi que les foulques étaient très querelleuses: c'est que le temps de se ménager un  territoire pour y établir son nid est venu. Et d'ailleurs, grande surprise, une foulque avait déjà construit son nid ! Elle commence bien  avant la saison normale! Déphasées les foulques?

                                                        OBSERVATION DES CANARDS!

Nous avons aussi aperçu les canards colverts blancs, les mascottes du parc, ou du moins deux d'entre eux, constamment fidèles à leur lieu de naissance: un mâle de 4 ans et demi, autrefois inséparable de sa soeur et épouse  également blanche, malheureusement disparue pendant le confinement en 2020; aujourd'hui il a une nouvelle compagne classique. Et une jeune cane blanche, née en mai 2020, le plus souvent présente au petit étang du parc. En revanche, un autre canard blanc mâle né à la même époque que la cane mais dans une autre couvée, n'est pas fidèle au parc et est absent depuis un moment.

Les mascottes du parc: l'Inséparable et sa nouvelle compagne.

La cane blanche née en mai, alias Miracle 2  (un vrai miracle, sa naissance, juste au moment où la cane blanche compagne de l'Inséparable venait de disparaître).

Le jeune canard blanc mâle , alias Miracle 1, car né avant l'autre  -  avec ses accroches coeurs à la queue révélateurs de son sexe: lui disparaît du parc pendant de longues périodes.

Nous avons pu assister en direct à une PARADE AMOUREUSE entre un canard mâle et une femelle, qui à ce stade préludant à l'accouplement se manifeste par des hochements de tête... Je leur ai parlé des moeurs sexuelles parfois brutales des canards (de vrais viols en réunion par des célibataires à la poursuite d'une femelle).

                                                        ET LA VISITE CONTINUE !

Les jumelles aidant, nous avons pu apercevoir un gracieux grèbe castagneux  qui avait déjà repris son plumage nuptial :il a vite plongé pour se cacher. C'est un oiseau très farouche.

Grébe castagneux en plumage nuptial, de couleur châtaigne, d'où son nom.

Au sommet d'un arbre de la grande île, un grand cormoran en plumage nuptial était présent. Nous en avons vu un autre un peu après nager sous l'eau de l'étang longuement pour échapper à nos regards.

Grand cormoran mâle en plumage nuptial : crète, plumes blanches à la tête et aussi au flanc, mais  on ne voit pas ces dernières.                                   

D'autres surprises nous attendaient: un joli troglodyte mignon s'est montré un petit moment. Plus loin, dans la prairie, des étourneaux étaient perchés.

Troglodyte mignon.
Cette belle photo est de mon collègue photographe Louis Ernest Pancrate.

L'étourneau sansonnet mérite d'être vu de près. C'est finalement un bel oiseau.

Certaines des mouettes commencent à se doter du capuchon noir qui correspond à leur plumage nuptial, mais la plupart ne l'ont pas encore.

Sur cette photo récente, on voit une mouette qui commence à avoir son capuchon nuptial. Celle du premier plan avec des plumes rousses est une jeune mouette dont c'est sans doute le 1er hiver.

Le héron, très présent tout l'hiver, était absent ce jour. Nous n'avons pas vu de pics verts non plus sur la grande prairie, qu'ils fréquentent beaucoup. Peut-être avaient-ils été dérangés un peu avant par des promeneurs.Enfin, le martin pêcheur ne s'est pas montré. Il est souvent au petit étang.

Pic vert mâle (reconnaissable à sa moustache rouge, celle  de la femelle est noire).

Chaque promenade est différente, en fonction du temps qu'il fait, de la présence ou non de tel ou tel oiseau.

Et ce compte rendu très illustré a été réalisé aussi en pensant à ceux qui ne peuvent pas venir au parc...

Il ne reproduit pas integralement toutes les explications orales sur le parc, ou encore les différentes espèces rencontrées et leur comportement, qui enrichissent encore la visite.

Souvent la silhouette du héron se profile au bord de l'étang...

JM SATTONNAY

ANIMATEUR DU GROUPE FACEBOOK  J'AIME LE PARC NORD.


mercredi 3 février 2021

LA VIE DES OISEAUX AU PARC NORD (HIVER 2020-21).

         * QUAND LES CANARDS SOUCHETS JOUENT COLLECTIF POUR SE NOURRIR...

Un groupe de canards sauvages de type souchets se livrait à un curieux manège aujourd'hui sur l'étang, tournant sans cesse en rond à la surface de l'eau (cf VIDEO). Le but : créer des remous afin de faire remonter de la nourriture (éléments végétaux, petits crustacés etc) . Ce sont les seuls oiseaux aquatiques à agir ainsi pour se nourrir! Un grand sens de l'action collective chez ces volatiles! Les souchets hivernent dans la région, notamment au parc Nord.


CANARD SOUCHET MALE (plumage nuptial):

C'est un vrai canard sauvage. Il n'est au parc Nord qu'en hiver. Inutile de lui jeter des graines, il ne viendra pas. Il se tient à distance des humains et vit tout à fait indépendamment d'eux..


* LA PARADE AMOUREUSE DES COLVERTS:

L'observation attentive des oiseaux permet de remarquer des comportements surprenants,et tout à fait passionnants! Il en est ainsi de la parade amoureuse des colverts, qui dure tout l'hiver...

. ACTE 1:

COMMENT LE COLVERT MALE SE FAIT REMARQUER DES BELLES ...

Observons la VIDEO ci-dessous:
on y découvre un groupe de mâles, des femelles étant non loin, à la périphérie du groupe.  Deux de ces mâles à un moment donné vont brutalement se cabrer, à la manière de chevaux fougueux! Ce comportement est une façon pour un mâle de se faire remarquer des femelles : en quelque sorte il fait le beau, en mettant en avant son jabot. Il agite aussi les plumes de la queue... Etonnant, non? 


NB: regardez encore la video: vers la fin la femelle se rapproche d'un mâle en hochant la tête; c'est vraisemblablement le signe qu'elle accepte un des deux soupirants.

Mais ceci n'est que la première étape de la parade amoureuse.

. ACTE 2:

LES HOCHEMENTS DE TETES, préludes à l'acte sexuel.

Observons la VIDEO ci-dessous:
3 canards sont en pleine séance de hochements de têtes , deux mâles et une femelle; c'est une scène de séduction à 3, mais un des mâles va prendre le dessus et chasser l'autre ; ce manège aboutit à l'acte sexuel.

NB: bien observer l'attitude de la femelle juste avant l'acte sexuel, elle s'aplatit sur l'eau tout en hochant la tête, c'est visiblement une façon de faire comprendre au mâle qu'elle l'accepte. C'est un acte consenti - contrairement  à d'autres comportements de poursuites et de viol en réunion d'une femelle par plusieurs canards que l'on observe au printemps.


LE COUPLE DE CANARDS.

Beaucoup de canards, dès l'automne et pendant l'hiver, se mettent en couple. Ce couple ne dure qu'une saison, jusqu'à la naissance d'une couvée. Après quoi le mâle disparaît et laisse la femelle s'occuper seule des canetons. Lors de la saison suivante, chacun aura un autre partenaire.
Ainsi nous avons vu au parc nord des Ulis le canard blanc mâle de 4 ans et demi, qui avait perdu sa compagne tout aussi blanche en 2020 pendant le premier confinement, se mettre en couple avec une cane classique...


Plus récemment, en février, la jeune cane blanche née en mai 2020 au parc, s'est trouvée un compagnon.



L'AUTRE COMPORTEMENT SEXUEL DES CANARDS:

En dehors des parades sexuelles  respectueuses qui sollicitent le consentement de la femelle, les canards colverts sont connus aussi pour un comportement beaucoup plus sauvage: plusieurs mâles se lancent dans une course poursuite d'une seule femelle et s'en prennent à elle à plusieurs, et là elle n'est pas vraiment consentante. Bref, il s'agit d'un véritable viol en réunion, et nos doux canards deviennent de vrais sauvages. Je pensais que seuls les mâles n'étant pas en couple, autrement dit les célibataires, étaient concernés, mais l'observation des canards blancs du parc, facilement repérables, m'a appris qu'un mâle en couple, délaissant momentanément sa compagne, pouvait participer à ces orgies sauvages !

C'est ainsi qu'un jour j'ai pu surprendre le canard mâle blanc de 4 ans et demi, pourtant en couple, en train de s'offrir un petit "extra" en s'en prenant avec d'autres à une autre femelle !


Je n'étais pas tout à fait sûr ce jour là qu 'il s'en était pris à une autre femelle, mais une autre fois je l'ai surpris à nouveau dans cet exercice. Tout de suite après , il est revenu près de sa légitime, qui prenait le soleil sur un rocher , au pied duquel il s'est livré au petit bain habituel post coitum, avant de la rejoindre sur le dit rocher pour poursuivre avec elle sa vie tranquille! Et il a été fort bien accueilli. Les femelles canards semblent avoir l'esprit large !

On le voit ici qui est revenu vers sa légitime : il prend un petit bain avant de la rejoindre sur le rocher.


On pourrait penser que chez les canards,  il y a l'épouse qu'on respecte, et la "traînée" dont on abuse ...Ce  n'est pas si simple non plus! Car j'ai vu des canards s'en prendre aussi à une épouse légitime! Dans ce cas, le compagnon de la femelle tente tant bien que mal de chasser les agresseurs.


*LA TECHNIQUE DE DISSIMULATION DU PIC VERT:
Qui se cache derrière le tronc de cet arbre?


INCROYABLES PICS VERTS !
Lorsqu'il est surpris au sol par un danger, le pic vert (ici une femelle) va se percher sur le tronc d'un arbre, PUIS TOURNE AUTOUR DE CE TRONC POUR SE CACHER DERRIERE LUI AFIN D'ECHAPPER AU REGARD DE "L'ASSAILLANT". C'est ce qui s'est passé cet après midi là près du petit étang du parc Nord quand j'ai dérangé Mme Pic Vert... Cependant, elle ne s'est pas tout à fait bien cachée! (5/2/21 ).
Pic vert femelle (moustache noire, celle du mâle est rouge).